LUTFI ROMHEIN
Lutfi Romhein est né le 22 septembre 1954 en Syrie. Enfant d’une famille nombreuse, très jeune, Lutfi se met à l’ouvrage pour permettre à la fratrie d’avoir une existence plus douce. Son beau-frère tient une échoppe à Damas où sont commercialisées des sculptures en olivier. Son frère Boutros l’initie aux techniques de la sculpture sur bois. Lutfi est doué, il assimile rapidement, ses gestes sont sûrs et précis. Les deux enfants confectionnent des chameaux, des ânes, les rois mages et toutes sortes de représentations issues de la bible et de la mythologie. C’est à cette époque que s’échafaude l’histoire de sa vie.
Les Débuts
À la fin de ses études, Lutfi et son frère ouvrent un petit atelier à Damas. Dans les années 1970, Boutros commence à exposer des œuvres personnelles en Syrie et en Europe. Lutfi est habité par l’art et la sculpture, sa soif d’acquérir le langage artistique et de s’approcher au plus près de ses maîtres l’anime ; Léonard de Vinci (1452-1519), Michel-Ange (1475-1564) et Raphaël (1483-1520). Au début des années quatre-vingt, Lutfi sollicite et obtient une bourse au consul d’Italie.
L’Italie
En 1981, il traverse la méditerranée vers l’inconnu et débarque sur la péninsule Italienne. Il rejoint l’histoire de l’art, en Toscane à Carrare, là où Michel-Ange l’artiste majeur de la renaissance italienne (Michelangelo Buonarroti) s’approvisionnait en marbre.
Pendant quatre ans, c’est à l’Académie des Beaux-Arts de Carrare (Accademia di Belle Arti di Carrara) fondée en 1769 par Marie-Thérèse Cibo de Malaspina princesse de Carrare, que Lutfi s’applique à acquérir les gestes nécessaires à l’expression de son Art. En 1985, Lutfi est diplômé de l’Académie de Carrare. Il rejoint la Syrie et devient l’un des plus populaires sculpteurs du Moyen-Orient. Sa vie est faite d’allers-retours entre l’Europe, l’Italie et la Syrie.
En 1991, son frère Boutros ouvre à Carrare son atelier galerie, le studio Arco Arte, où sont dispensés des cours de sculpture. C’est à cette époque que Lutfi rencontre Cécile Deleage, sa future épouse et la mère de leurs deux enfants. Ils vivront un temps dans l’Aveyron. L’appel du pays est plus fort que tout, le retour sur la terre de ses ancêtres s’impose. Lutfi et Cécile partent pour Damas, où ils ouvrent un atelier. Mais l’insécurité qui règne alors en Syrie les oblige à se réfugier en France. En 2007, Lutfi et Cécile s’installent à Esparron dans le Var (83).
Tout au long des décennies écoulées, Lutfi n’a eu de cesse de faire évoluer son Art. Depuis quelques années, il délaisse le marbre, notamment à cause des contraintes imposées par le poids des œuvres. Il a plus d’affinité avec le bois et le métal.
Le bois
L’hiver, quand le froid complique ses ardeurs artistiques, Lutfi traduit son art sur diverses essences de bois (cèdre, olivier, buis, chêne, frêne, sapin, peuplier) qu’il sélectionne au détour de la vie. L’artiste retranscrit au travers de ses sculptures un mélange d’influence venu du Moyen-Orient et d’Occident.
Le métal et l’inox
Le métal (en général des feuilles d’inox de 1,5 mm d’épaisseur) lui permet de façonner son imagination. Il peut partir d’un croquis, mais très vite le combat avec l’inox peut prendre des traits différents. Il sectionne la tôle, la plie, l’assemble à coups de soudure, la polie, pour faire jaillir du plus profond de son être des formes qui demanderont encore bien des labeurs, avant de parvenir au résultat final. Son œuvre investit le domaine du rêve où voyage l’âme aux confins du mystère.
Lutfi Romhein est un artiste talentueux et prolifique. Une grande partie de ses créations se retrouve un peu partout dans le monde (Londres, Espagne, Italie, France, Dubaï, Damas, Washington, Cuba, Montréal, Jordanie, Norvège…) dans des collections privées, des entreprises, des résidences, des institutions ou sur des places publiques...
www.lutfi-romhein.fr
Texte et photographie Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr
