Sculptrice
Nicole est issue d'une famille d'artistes, son arrière grand-père était sculpteur sur bois, son grand-père peintre et son père ingénieur céramiste. Elle s’essaya un temps à la danse et entreprit un cursus de styliste. Aux beaux arts, elle suivit des cours puis dirigea ses mains vers la terre et la poterie. Très vite, elle éprouva le besoin de passer à autre chose.
Au début des années 1980
Pendant dix ans Nicole crée des torses de femmes sans tête. Elle utilise une technique japonaise du grès enfumé pour donner un aspect de ferraille et des tonalités métalliques à ses pièces. Nicole s'inspire de son vécu, elle puise au plus profond de son intimité pour essayer de faire jaillir la créativité qui est en elle.
Nicole Brousse : « Pour moi, la création est une introspection qui permet d'aller vers la conscience collective ».
La notoriété
Son art est reconnu dans le monde et ses œuvres entrent dans des collections privées, les expositions en France et à l'étranger se multiplient. À plusieurs reprises, elle présente ses bronzes au salon international de la sculpture contemporaine de Paris.
Son thème récurant est la femme
Dans les années 1990, Nicole met une tête sur ses corps de femmes. Dans les années 2000, elle s'oriente vers la création de sculpture monumentale. Des pièces grandeur nature, qu'elle incorpore dans les années 2010 à des scénographies pour investir l'espace urbain. Nicole est une artiste contemporaine, mais nous ne pouvons pas parler de Land Art, dans la mesure où la nature n'est pas in situ, soit au centre des intentions. De plus, son œuvre n'a pas pour vocation d'être éphémère.
Au mois de mars 2021
Une exposition lui était consacrée au cœur de la ville de Berre l'Étang (13), « Parcours de femmes, femmes en mouvement ». Ses sculptures monumentales avaient investi les parcs et les jardins de la ville. L'idée était de faire sortir l'art des musées et de le proposer à la vue de tous sans aucune restriction. Nicole s’affranchit des valeurs marchandes pour tendre vers une véritable expérience en interaction avec le monde réel. En ce sens, son œuvre pourrait rejoindre le Land Art. L'expérience fut prolongée jusqu'au saccage d'une sculpture monumentale par des vandales. La complexité d'étudier le phénomène dans son intégralité ne permet pas de tirer des conclusions de cet acte isolé, si ce n'est la violence palpable de notre société.
Depuis quelques années, Nicole vit dans l'ancienne maison de ses parents à Aurons dans les Bouches-du-Rhône. Son atelier surplombe le jardin, elle accueille des stagiaires et donne des cours de sculpture.
Malheureusement, les artistes sont aussi des victimes de la crise sanitaire qui s'éternise. Certains, plus que d'autres, ceux qui ne sont pas intermittents du spectacle et qui vivent de la vente de leurs œuvres n'ont aucun recours.
Nicole Brousse : « Pour nous, artistes, nous sommes constamment confrontés aux aléas de la vie, quand nous sommes isolés c'est d'autant plus compliqué, mais en quelque sorte nous sommes habitués à subir les situations. L'art et l'artiste passent en dernier, c'est bien connu. Nous vivons des moments compliqués, j'ai fini par accepter que ma vie était faite d'art et de sculpture, c'est dur, mais je m'adapte.
Toutes les expositions que je devais faire ont été annulées ou reportées, les ventes sont plus qu'aléatoires, nous vivons des moments difficiles. Nous rentrons dans l'inconnu, c'est un saut qui donne le vertige.
Lorsque nous sommes confrontés à des changements, nous pouvons nous sentir à la limite de la chute, il y a quelque chose qui permet de rester en équilibre, l'espoir et peut être la vie tout simplement ».
Le site de Nicole Brousse : www.sculpteurnicolebrousse.org
Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr - Amel Ramahi : amel.ramahi@oeilpaca.fr
