PHOTOGRAPHIE

Cecil Ka est née en 1970, elle a suivi un cursus universitaire en Sciences humaines où elle c'est spécialisée dans l’étude des images mentales. Pour elle, l’humain est susceptible d’être multiple, de par ses origines et de par les chemins qu’il emprunte au cours de son existence.

Quand elle avait dix ans, elle faisait des photos avec un polaroid. Pendant sa scolarité, elle croisa la photographie, le laboratoire, le développement et les tirages. À son adolescence, elle sollicita ses parents, qui étaient professeurs des écoles, pour suivre des études dans la photographie. Un refus catégorique lui fut opposé.

CECIL KA photo Rv Dols pour OEILPACA
Photo Rv Dols

En 2001, à la recherche d'un travail, elle téléphona à Lucien Clergue. Après une entrevue, elle était embauchée, elle fut son assistante pendant trois années. L’expérience fut riche. Elle s’occupait de l’organisation des expositions, de la vente des photographies, de la manipulation des négatifs et de la conservation des images.

En 2015, elle s’inscrit au stage des rencontres d’Arles « Une écriture entre fiction et réalité ». Pendant une semaine elle fut à l’écoute de Claudine Doury, elle comprit ses lacunes et progressa très vite. Montrer le monde différemment, ou plus précisément comme elle l’entrevoit, devient son mode d’expression, la photographie est le médium qui lui permet de prendre confiance.

2016 le début de la quatrième dimension

Cécil s’interroge sur le rapport ambivalent qui s’inscrit dans la nature même d’Halloween. Aux États-Unis, la particularité de cette fête des défunts réside dans le fait qu’elle soit également une fête pour les enfants. Cecil part pour New York avec la ferme intention de photographier Halloween. Une fois dans le métro elle fut confrontée à des personnages sortis d’un autre monde. Sur le quai, le Pape lui faisait face, dans une rame la belle et la bête se tenaient à côté d’elle, les morts-vivants se faufilaient entre le reste des gens qui semblaient ne pas percevoir la scène. Cecil était dans un espace-temps qui l’entraîna dans une démarche singulière. Elle rentra en France et travailla pendant un an pour pouvoir revenir sur le quai de Jay Street – Metro Tech, station à Brooklyn. Là, trois heures durant, avec son appareil argentique, elle photographia en noir et blanc ce monde qui défilait, c’était la naissance de la série « Fourt dimension », qui trouva sa place en 2019 dans une exposition à la Maison Volver.

Nous étions dans les prémices de ce qui allait suivre, la recherche du costume et de l’identité. Cecil qui vit entre Arles et Séville est confrontée à ces deux cultures. Elle cherchait une certaine objectivité, elle photographia quatre-vingts personnes, en extérieur à la lumière du jour. Elle reporta chaque fois, la mesure qui séparait le fond blanc au tabouret où se trouve assis le sujet. Elle appliquait également la même distance du tabouret à l’appareil photo, en prenant soin de conserver la même focale. Toutes les photographies furent réalisées dans des milieux complètement différents avec un process identique, ce qui permet de restituer l’homogénéité qui réside dans la série « FLAMANCA ! ». Pour éviter le sentiment d’avant et d’après, elle place volontairement les sujets en costume à gauche sur chaque tirage papier (diptyque). Elle interroge, elle veut comprendre ce qui se passe entre les deux, l'observateur doit se faire sa propre opinion.

Cecil poursuit ses recherches en Arles, elle appliqua pendant l’année 2020 le même protocole rigoureux pour produire la série Arlésienne, visible chez Anne Clergue galerie en Arles tout l’été 2021. Ses origines polonaises lui imposent une suite, en effet, à terme elle veut ponctuer ses travaux sur le costume et l’identité avec des Polonais parés de leurs habits traditionnels.

Série Arlésienne Cecil Ka
Photo CECIL KA

Déjà repartie à la recherche de nos origines entre fiction et réalité, tous les mois elle retranscrit inlassablement les saisons où s’inscrivent des personnages qui portent des costumes Arlésiens mélangés aux végétaux de saison.

Cecil KA : « Et si je me permettais de penser différemment... et si je me permettais une autre écriture... et si j’inventais des personnages qui seraient les premiers habitants de nos territoires ».

Exposition « FLAMANCA !» dans le cadre des rencontres d'Arles 2021, du 4 juillet au 26 septembre au Musée de la Camargue Mas du Pont de Rousty 13200 Arles.

WEB : www.cecil-ka.com

Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr